Les trois dernières images sont des tirages de clichés-verre1. J’ai choisi ces trois gravures, car elles montrent avec clarté un motif esthétique récurrent dans l’œuvre de Dorothée : la ligne serpentine. Mon étonnement vient de la fluidité des traits, comme s’ils avaient été tracés au pinceau. J’avais eu cette même surprise de fluidité lorsque je voyais Dorothée dessiner au fusain : le tracé de certaines œuvres semble si fluide qu’un premier regard semble découvrir des traits de pinceau. Et là aussi, comme je le décrivais à propos des bols, les tensions qui animent ces formes les rendent vivantes, dansantes, intéressantes. À comparer aux couples de spermatozoïdes qui s’emballent dans des danses échevelées (portfolio « Dessins au fusain »). (R.F.)
1 Cliché-verre : technique d’épargne très simple datant du milieu du XIXe s., se situant entre la gravure et la photographie. Les matrices, en verre, sont ici de grandes dimensions (41 x 51 cm). Pour dessiner, il s’agit d’ôter avec un outil dur la fine couche de gouache opaque déposée sur le verre. Puis les plaques sont posées sur un papier photo au gélatino-bromure d’argent, exposées à la lumière, et développées, exactement comme on tire le contact d’un film. Le papier noirci là où la lumière peut passer, alors que la couche de gouache opaque protège les blancs.